27.11.2015 – Ouverture des Transnumériques

A partir d’une introduction de Jean-Paul Fourmentraux qui donne matière à réflexion, plusieurs sessions de table-rondes modérés par Transcultures avec des intervenants d’horizons différents regroupés par thématique, sont proposés (avec également une place donnée à la discussion avec le public et un observateur résume à la fin de la journée le contenu principal des échanges).

Artistes de Laboratoire : Recherche et création à l’ère numérique

Note de Jean-Paul Fourmentraux en introduction de ces rencontres : Qu’est-ce que « créer » dans un contexte interdisciplinaire hybridant arts, sciences et technologies numériques ? Depuis une vingtaine d’années le numérique bouscule les frontières entre des domaines de l’activité artistique qui étaient jusque-là relativement cloisonnés : arts plastiques, littérature, spectacle vivant, musique et audiovisuel.

Nombre de projets artistiques en lien avec les technologies informatiques et multimédias mettent en œuvre des partenariats pluridisciplinaires où cohabite le théâtre, la danse, le cinéma ou la vidéo et le son. La création artistique et la recherche technologique, qui constituaient autrefois des domaines nettement séparés et quasiment imperméables, sont aujourd’hui à ce point intriqués que toute innovation au sein de l’un intéresse (et infléchit) le développement de l’autre.

Les œuvres hybrides qui résultent de leur interpénétration rendent irréversible le morcellement des anciennes frontières opposant art et science. La manière inédite dont celles-ci se recomposent amène à s’interroger d’une part sur l’articulation qui, désormais, permet à la recherche et à la création d’interagir, et d’autre part sur la redéfinition des figures de l’artiste ainsi que des modes de valorisation des œuvres spécifiques à ce contexte.

Car plus que de transformer seulement les modalités du travail de création, un enjeu tout aussi important de ces partenariats réside dans la nécessaire redéfinition de la (ou des) finalité(s) de ce qui y est produit. La question cruciale devenant alors celle de la clôture de l’œuvre et de ses mises en valeurs entre logiques artistiques (qualité esthétique, projet d’exposition) et technologiques (recherche et développement, transfert industriel). Le suivi d’« affaires » de recherche-création en art numérique nous permettra d’éclairer en effet ces enjeux renouvelés qui entrainent une transformation des modes d’attribution et de valorisation des œuvres, partagées entre art, science et développement technologique.

Synthèse par Robert Stéphane (ancien administrateur-général de la RTBF, fondateur de Vidéographies à Liège)

Emergence, emerger comme un papillon sort de sa chrysalide, comme un rayon du ciel gris, une apparition qui perturbe le
système, comme 1+1=3. C’est bien l’éclair de cette qualité émergente là que nous traquons dans ces créations souvent “in progress” et volontiers collaboratives.

Les projets qui s’exposent ici au public sont les résultats de partenariats, menés à l’année, entre des écoles d’art belges et françaises (Arts² – Mons et la Villa Arson-Nice), mais aussi :

• Québec : Rhizome traits d’union entre poésie, art audio et dispositif numérique pour la matrice Choeur(s) ; La Chambre Blanche pour une première résidence numérique croisée.
• France : Vidéoformes/Clermont-Ferrand – de l’héritage des pionniers de l’art vidéo aux récents univers poético-numériques.
• Belgique : Vidéographies/Liège avec un prix d’installations interactives lancé ensemble ; et l’institut de recherche numédiart/UMons pour des compagnonnages entre ingénieurs et créateurs…
• International : les Trasnumériques Awards -Art(s) & Network(s) lancés par Transcultures en collaboration avec d’autres partenaires belges et étrangers (réunissant cette année des dizaines de GIF pour nous projeter un état de cette culture web en ébullition) ; et les Vidéocollectifs (échanges vidéo intercity, cette année plus particulièrement entre Mons avec l’école Arts², Clermont-Ferrand avec Vidéoformes et Pilsen2015, l’autre capitale européenne de la culture également complice de cette aventure… artefacts d’écritures numériques aux esthétiques hybrides et variées qui révèlent des multi-auteurs et un art de la relation augmentée).

Emerger, sortir des eaux troubles avec un usage différencié des outils numériques, pour reconnecter esprit, corps et perceptions.

Philippe Franck, commissaire artistique

This Side Must be Down est une performance collaborative qui se propose comme l’hypothétique possible des productions de genre post-apocalyptique. Elle est ainsi l’occasion de produire/reproduire les outils de ces mythes, de revenir sur les formes que prennent les frayeurs contemporaines, à mi-chemin entre le ciné-concert et l’installation performative, une collaboration monstrueuse entre l’analogique et le numérique.

Artistes : Arnaud Biais (Fr), Vivian Barigand (Be), Iban Fernandez (Fr), Magali Halter (Fr), Emmanuel Selva (Fr)

L’idée directrice est de revisiter les dernières décennies de la vidéo à travers les images captées, les rushes, les productions diverses, installations, performances. Ces images mémoire proviennent à la fois du fond d’archives de VIDEOFORMES et de celui de Grand Canal, (association ayant fédéré de nombreux artistes vidéo français dès le début des années 80). Il s’agit d’un corpus d’images, captées et produites à travers plusieurs époques de l’art vidéo, analogique et numérique.

Artistes : Alain Longuet (Fr), Gabriel Soucheyre (Fr), Stéphane Trois Carrés (Fr) + Gauthier Keyaerts (Be)

Vaisseaux questionne ce qui se meut en nous et nous transporte au-delà, vers l’informel et l’invisible. La musique, sa diffusion quadriphonique en direct et les images seront les vecteurs d’un voyage tout à la fois intérieur, géographique et sidéral. La musique est interprétée en direct à partir d’un dispositif mêlant synthétiseurs analogiques, revox, filtres, effets et ordinateurs.

Artistes : Annabelle Playe (Fr) et Gregory Robin (Fr)

BEAUTIFUL_TOUCH, performance connectée participative, comme dans un laboratoire à l’échelle réelle, explore les systèmes humains et les structures de perception en mettant l’accent sur les aspects de l’auto-référentialité et de la co-existence.

Artistes : Peter M Friess (De) + James Hudson (Aus/Be) + Guida Inês Maurício (Pt/Be)