Alexandra Dementieva (RU/BE)

Sleeper

8 février 2020
Installation interactive hybride –  réalité augmentée

L’élément central de l’installation Sleeper est une tapisserie. L’architecte Le Corbusier la qualifiait de «forme murale portable». Au Moyen Âge et à la Renaissance, ces tentures murales tissées à la main, où l’entrelacement des fils forme non seulement le design mais aussi le tissu lui-même, étaient très demandées notamment grâce à leur portabilité: elles pouvaient être facilement roulées et transportées d’un endroit à l’autre.

En utilisant les tablettes iOS ou Android, on peut se connecter au travail pour regarder la vidéo. L’explication pour chaque tapis est faite du point de vue des descendants humains, qui ont trouvé des tapisseries 1000 ans plus tard. Leur civilisation s’est débarrassée de la corporéité et les gens existent maintenant sous forme de tas d’énergie lumineuse.

Pour profiter pleinement de l’oeuvre, nous vous conseillons de télécharger l’application dédiée sur votre téléphone portable

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Dans l’installation Sleeper, Alexandra Dementieva considère la tapisserie comme une forme d’image. Il convient de noter que la taille qu’elle choisit, 55х77 cm, correspond non seulement à la taille et au rapport d’aspect moyens d’une peinture de chevalet d’armoire, mais également à l’un des ratios d’écran de télévision typiques du siècle dernier. Les tapisseries disposées sur tout le périmètre de l’espace imitent une galerie de photos. Chacun d’eux est basé sur une image fixe du film de Woody Allen « Sleeper » (1973).

Les images fixes extraites du film ont toutes été complètement transformées – «glitchées» – pratiquement au-delà de la reconnaissance comme si elles résultaient d’une panne d’ordinateur lors de la visualisation du film. L’ordre du développement narratif est rigoureusement préservé – les images fixes sont disposées dans la même séquence qu’elles apparaissent dans le film. Dans certaines d’entre elles, on peut discerner des scènes et des personnages particuliers, mais les tapisseries se transforment progressivement en quelque chose de similaire à la peinture abstraite. En utilisant les plateformes iOS ou Android, on peut se connecter à l’œuvre pour entendre clairement la bande sonore du film et l’histoire de cette tapisserie. L’ensemble du dispositif prend la forme d’une galerie de photos, dont chaque tapisserie est à la fois un symbole interactif du siècle dernier et une certaine perspective pour l’avenir. […] – Elena Selina

Production : Adem

L’intérêt principal d’Alexandra Dementieva est tourné vers la psychologie sociale, la perception et leur application dans des installations interactives et multimédia. Ses films intègrent différents éléments dont la psychologie comportementale, développement narratif utilisant une « caméra subjective ».

Ses projets d’installations interactives tentent d’accroître le potentiel de perception de l’esprit en utilisant différents matériaux : ordinateurs, projections vidéo, sons, diapositives, photographies… en intégrant des références historiques, culturelles et politiques, ses expositions créent une ossature, un cadre, qui permet à l’idée d’émerger. Les projets explorent les profondeurs des expériences sensorielles des spectateurs et les interactions des spectateurs avec les expositions.  Le sujet de l’installation ou sa méthode d’élaboration devient moins important pour l’artiste que l’esprit de ses utilisateurs. Ces derniers deviennent ainsi le centre du projet, ou l’acteur principal de la performance.

Événement | 02.04.20 à 11:30 – Conférences/Rencontres
Arts² – 4a rue des Soeurs Noires (auditorium) – Mons