06.03.2020 | Vernissage

By JakTN-2020 on 10 février 2020 in programme
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Mill – Place Communale 21, 7100 La Louvière

Avec Digital Icons (dans le cadre de la septième édition de  Transnumériques – biennale des cultures et émergences numériques), Transcultures, à l’invitation de Central, propose, dans les espaces d’exposition muséaux du Mill, une exposition (+événements attenant) autour des mutations et des traductions (d’un médium à l’autre) des images-signes, images-données, images-réseaux qui prolifèrent dans notre hypersphère et contaminent, pour le meilleur et le pire, notre regard et notre imaginaire.

Dans les espaces du Mill, dialoguent des œuvres de art2.network (FR/BE) | Stephan Balleux (BE) | Lucas Bambozzi (BR) | Christophe Bruno (FR) | Damien Bourniquel (FR) | Gregory Chatonsky (FR) | Régis Cotentin (FR) | Alexandra Dementieva (RU/BE) | Jacques Donguy (Fr) | R. Luke DuBois (EU) | Francesc Martí (ES/GB) | Kika Nicolela (BR) | Laure Prouvost (FR) | Stéphanie Roland (Be) | Filip Sterckx (BE) | Alain Wergifosse (BE)…

 

18:00 @ Mill ¦ Digital Icons

Chez les Grecs, l’eidolon est une effigie funéraire, l’image d’un esprit, une idole, un faux dieu. Pour le sémiologue (Pierce), l’icône est une catégorie de signes distinct de ce qu’elle représente mais qui possède néanmoins un lien sensible, une analogie, avec son objet.  En biologie, l’imago désigne le stade final d’un insecte ailé dont le développement se déroule en plusieurs phases tandis que pour la psychologie (Jung), c’est le prototype d’un personnage qui se fixe dans l’inconscient d’un enfant et qui va orienter son mode d’appréhension d’autrui et sa conduite future.

Aujourd’hui, ces différentes notions associées à divers contextes et développements culturels/historiques/scientifiques/religieux… s’hybrident à l’instar des pratiques, des langages et des formes qui les im/matérialisent.

Si d’ordinaire on peut avancer que l’image est une représentation, une mise au présent d’un objet absent, avec la révolution informationnelle que nous vivons, cette  actualisation d’une virtualité à la fois toujours rapprochée et toujours repoussée, explose de manière mutante et turbulente.

Comment les multi créateurs contemporains décryptent/détournent/réinventent-ils ces multiples mues imaginales  ? Digital Icons nous en propose quelques visions (poétiques, engagées, décalées,…), fruits de divers modes de ré/appropriation artistique, qui interrogent et stimulent notre regard critique.

 

18:30 ¦ Performance | Pd-extended 1 – poème numérique en Pure Data | de Jacques Donguy

Cette performance poétique et multimédiatique s’articule autour d’un ordinateur portable utilisant le programme Pure Data et d’une rétroprojection de fragments verbi-visuels fonctionnant sémantiquement comme des mots, qu’il s’agisse de mots typographiés ou d’images fixes ou animées. La lecture rythmique dialogue avec les logiciels de sons mis en boucle, qui peuvent aussi être des fragments de voix d’artistes (Kaprow, Deleuze, Filliou, Gysin, Burroughs, etc.). Il s’agit ici de produire des prototypes d’écriture qui fonctionnent sur deux sens (la vue, l’ouïe) au lieu d’un seul sens.

Depuis 1983, Jacques Donguy utilise l’aléatoire pour un texte infini, d’abord avec de la typographie, comme dans son installation avec l’Atari Poem, puis des images 2D, 3D ou de courtes séquences vidéo et des sons mis en boucle, à partir de bibliothèques de textes, d’images, de sons choisis par lui-même.

Voir aussi l’article : Digital Icons, icônes numériques, vers une hybridation de tous les sens

Critique d’art, poète, galeriste, éditeur (notamment des productions/archives Son@rt et de la revue Celibrity Café) et théoricien, fondateur de la galerie d’art contemporain J&J… Jacques Donguy, pratique la poésie numérique (mouvement international – dont il est le pionnier – né avec la diffusion de l’ordinateur portable depuis le milieu des années 1980, qui s’est développé aussi au Brésil avec un Augusto de Campos et aux États-Unis avec un Eduardo Kac) et sonore (en collaboration avec Guillaume Loizillon, Laurent Mercier, Etienne Brunet…). Il l’a aussi théorisé à travers des chroniques et un manifeste (publié dans le magazine Art Press en 2002). Pour ses performances (ces dernières années, en Pure Data) et installations, il utilise l’ordinateur en faisant appel à des procédures aléatoires basées sur le hasard.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence dont Poésies expérimentales-zone numérique (2007 –reprenant des éléments de sa thèse), Pd-extended 1 – Poésie numérique en Pure data (2017) et Chroniques de poésie numérique (2019) publiés par Les presses du réel.