Stephan Balleux (BE)
Ensemble de trois aquarelles et un écran (animation)
Avec ce sériel Franky, le peintre de l’hybridité nous tend avec ces «visages-images- blob», le miroir brisé de nos inquiétudes contemporaines.
« Dans Franky, qui semble vouloir tromper le spectateur en intégrant un portrait vidéo aux côtés de trois autres portraits à l’aquarelle, on retrouve également le travail vidéo de Stephan Balleux : un jeu avec la matière picturale qu’il réalise sans caméra, directement sur son ordinateur, à partir de couches de peinture qu’il applique sur papier et qu’il numérise afin qu’elles puissent être manipulées informatiquement ».
Collection privée : Dynamic Design Agency.
Artiste pluridisciplinaire mêlant dessin, peinture, sculpture et multimédia, Stephan Balleux questionne le statut de l’image, de la peinture, de la réalité, des limites de la représentation et de la perception. Il ouvre les portes d’un monde foisonnant où l’image, « l’une des formes les plus fondamentales de l’être humain», demeure une énigme. Pour l’artiste, elle est un «champ de recherche et d’action» par lequel s’installe une dialectique entre représentation et réel.
Comme le fait justement remarquer Dominique Païni : « Stephan Balleux, en peignant à partir d’une cueillette d’images, « diffère déjà là de l’acte proprement dit de peindre en collectionnant. Son ambition de peintre est alors entièrement occupée par une entreprise de dé-figuration. Mais celle-ci ne se réduit pas à la simple destruction, à une commune dévastation opérée par une quelconque « bad painting » et il y a une sorte de paradoxe dans les moyens mis en œuvre par Stephan Balleux pour défigurer : c’est depuis une puissance virtuose de figurer ce que l’artiste défigure. Le symbole de ce paradoxe réside dans cet étrange magma de peinture, balayé sauvagement tout autant que méticuleusement détaillé dans le moindre de ses plis et de ses vagues que l’artiste nomme « blob » (en référence au film d’horreur éponyme de 1958 avec Steve McQueen, dans lequel une substance visqueuse d’origine extraterrestre dévore les habitants d’un village aux Etats-Unis) et qui constitue l’emblème de toute sa production d’images peintes ».