« À l’automne 2014, Evan Roth s’est lancé dans un genre de pèlerinage particulier : il cherchait et visitait des sites côtiers où des câbles sous-marins Internet émergeaient des eaux. Les voyages qui en découlent forment la base de ce projet. […] Après le Royaume- Uni, Roth a visité des sites d’émergence de câbles en Australie, Hong Kong, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Suède, France et en Afrique du Sud.

À chaque voyage, le but initial du pèlerinage s’est transformé peu à peu, l’artiste déplaçant son attention de la cartographie du lieu à simplement être là. Comme pour mieux communiquer avec chaque site, Roth enregistra son travail avec une caméra spécialement préparée pour filmer en infrarouge, la fréquence de l’information voyageant à travers les câbles à fibres optiques. Chaque vidéo a ensuite été téléchargée sur un serveur situé dans le pays du site représenté, et nommé d’après ses coordonnées GPS.

Regarder ces œuvres, alors, c’est plus que regarder la documentation d’un lieu. C’est un acte presque performatif de recevoir des données qui voyagent physiquement des lieux d’origine du travail. La projection permet de mettre davantage l’accent sur les détails hypnotisants des images : les vagues scintillantes, les collines touffues et les arbres noueux, leurs feuilles frémissantes dans le vent. Parfois, une structure en béton interrompt les scènes bucoliques… » —Coline Milliard

Avec le soutien du Mona Bismarck American Center, de Creative Capital,
TNS Parsons et de Jonathon Carroll.
Collection Hampus Lindwall.

Evan Roth se définit comme un artiste mais aussi un hacker. Ces deux dimensions sont, pour lui, intrinsèquement liées notamment parce qu’elles ont la même finalité : « Exploiter un système pour quelque chose qui n’était pas prévu pour » ou accentuer la notion« d’usage accidentel ». Sa pratique permet de visualiser et d’archiver des aspects souvent invisibles de l’évolution rapide des technologies de communication. À travers une gamme de médias allant de la sculpture aux sites Web, le travail de l’artiste aborde les effets personnels et culturels entourant ces changements et le rôle du pouvoir individuelle dans le paysage médiatique.