Brumascope par Arthur Baude – Lauréat du prix installation Vidéographies <> Transnumériques

Brumascope par Arthur Baude – Lauréat du prix installation Vidéographies <> Transnumériques

En août 2015, Vidéographies (diffusion et promotion des arts vidéos et numériques) et Transcultures ont lancé un appel à projet pour une installation interactive dans le cadre des Transnumériques #5 @Mons 2015. Brumascope, installation d’Arthur Baude, est le grand lauréat de cet appel à projet.

L’installation génère des images dans un nuage de brume qui s’épaissit ou s’affine en suivant une boucle sonore et visuelle. Cet écran de brume se regarde de face, comme un théâtre miniature en trois dimensions. Le Brumascope s’inscrit dans une démarche très personnelle de l’artiste autour de la recherche sur la lumière et la perception d’une image.

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Interview Arthur Baude

Au travers de vos différentes vidéos mais aussi installations on sent une inspiration directement sortie des pionniers de l’art vidéo que sont Nam June Paik et Bill Viola, que vous apporte ces artistes dans votre approche artistique ?

Arthur Baude : Effectivement ce sont des artistes qui m’influencent beaucoup. Je crois que le « tilt » s’est fait devant une oeuvre de Nam June Paik. J’étais encore adolescent et c’était la première fois que je me retrouvais en face d’une production à la fois vidéo et structure, une sculpture tangible. J’ai alors réalisé que la vidéo n’était pas qu’un écran, qu’elle pouvait se nourrir d’autre chose.

Concernant Bill Viola, c’est un artiste que j’ai découvert plus tardivement. Je suis un très mauvais élève concernant l’art vidéo. Dans un musée je suis le premier à décrocher au bout de 2 minutes si l’oeuvre ne me touche pas. Chez Viola j’ai découvert cette chose presque magique qui parvient à tenir le spectateur devant une vidéo où il ne se passe presque rien (au moins dans un premier temps). C’est une approche très cinématographique qui m’attire beaucoup.

Bill Viola - Tristans Ascension

Vous vous définissez comme un explorateur de l’image, quel est votre rapport à l’image dans cette société de l’hyperspectacle où l’image est prédominante ?

Arthur Baude : Il a été très difficile pour moi de trouver un terme qui puisse définir l’ensemble de mon travail. Au final, ce terme « d’explorateur » m’a plu. Techniquement, je suis dans une recherche permanente de nouvelles façons de montrer l’image et artistiquement, mon parcours m’a emmené dans de nombreux modes de représentation de celle-ci (arts graphiques, vidéo, photographie…).

Je suis à la fois passionné et terrifié par la force immense que détient l’image. Elle est omniprésente car c’est notre seul langage universel. A mon petit niveau, j’essaie de rassembler divers outils pour poser l’image, faire un état des lieux de celle-ci. Si je suis très intéressé par les nouveaux modes de représentation visuels (réalité augmentée, virtuelle…) je préfère travailler avec des technologies très basiques, voir obsolètes qui me permettent d’explorer la source de l’image.

Survivre projet d'expérimentation sonore et visuelle

Brumascope, l’installation que vous présentez pour les Émergences Numériques est la grande gagnante de l’appel à projet lancé par Vidéographies et Transcultures, qu’est ce qui vous a amené à présenter votre projet lors de cet appel ?

Arthur Baude : J’ai découvert Vidéographies et Transcultures un peu par hasard. c’est en visitant un site d »art numérique que je suis tombé sur l’appel à projet. En me documentant un peu plus j’ai été rapidement séduit par la programmation.

L’exposition des Transnumériques, accès sur les émergences numériques, met l’accent sur la nouvelle scène numérique et les jeunes artistes qui la compose. Qu’est ce que cette exposition vous apporte en tant qu’artiste en devenir ?

Arthur Baude : Evidemment pour moi c’est une chance et un grand plaisir. D’abord d’être exposé dans une ville capitale européenne de la culture et dans un festival qui réuni plusieurs artistes de pays et d’horizons différents.

En plus de mon activité artistique, j’ai un travail à temps partiel et j’ai la chance qu’il soit aussi dans ce domaine. Dans l’un ou dans l’autre, je suis plongé à la fois dans la culture numérique, mais aussi dans celle des nouveaux lieux d’expérimentations et de pratiques de travail (coworking, fablabs, hackerspaces…). Donc autant dire que je suis totalement immergé là dedans ! C’est peut être une des raisons qui me pousse à rejeter ce côté « tout techno » pour faire des installations qui reviennent à des visuels et des interactions très simples.

Propos recueillis par Éloïse Bouteiller
nov. 2015 – Transcultures

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