Margin’halle:
André Meurice + Manu Clerbois : Variations (création) Espace
des possibles (galeries premier étage)
Un labyrinthe de verticales qui tournent sur elles-mêmes, une diffusion
sonore qui les enrobe, une sculpture tricycle en panne, le va-et-vient du grave
à l’aigu, des pièces de rechange sur un mur, une bibliothèque
musicale sillonnée au hasard. Des images virtuelles d’aérostats,
deux petites vidéos gestuelles, des sons morcelés multipliant
les recompositions, des reflets dans l’eau trouble, l’oscillation
du silence à la note en passant par le bruit… Accepter l’éphémère
aléatoire… Chanceler dans l’espace, entre toutes ces issues
possibles… Un moment de répit, un espace ralenti.
André Meurice est artiste, plasticien et scénographe travaillant
à Mons. Il a réalisé de nombreuses installations sonores
avec le compositeur belge Manu Clerbois.
Alessia Contu : D/Connections (Création)
D’une part, les photos des « Sims », un jeu vidéo que
l’on pratique seul dans son coin dans des conditions de repli et d’isolement.
Photos extraites du jeu, symboles d’un monde virtuel, certes ; mais qui
nous donnent la possibilité de vivre un quotidien rêvé.
Un monde dans lequel on se plonge, on se fond jusqu’à ne plus devenir
qu’un avec son personnage. D’autre part, des images du monde réel
avec ses événements, ses coups d’Etat, ses crises…
un univers qui pourtant nous semble parfois si lointain. Toute image diffusée
par ce vecteur qu’est la télévision nous paraît presque
automatiquement vraie. Alessia Contu a donc choisi cet outil commun pour la
diffusion des deux types d’images afin de leur donner le même statut.
Quel est le poids respectif que nos fantasmes et que le monde qui nous entoure
exerce sur nous ? Ne considérons-nous pas le virtuel comme plus réel
? Nous sommes parfois tentés par ce qui est plus accessible. Nous nous
replions alors sur notre nombril et oublions le monde qui nous entoure. Est-ce
un instinct de survie face à un bombardement d’informations, de
questionnements socio-politiques qui nous interpellent, nous choquent, nous
engagent… nous aveuglent aussi. Où se trouve la « vérité
» dans tout cela ? Où se forger la nôtre ? Celle qui nous
fait grandir ? Qui sera bénéfique pour tous? les connexions sont
parfois difficiles.
Alessia Contu est née et a vécu à
Rome (Italie) jusqu’à l’an 2000. Depuis, elle vit et travaille
en Belgique, d’abord à Liège où elle a étudié
la photographie à l’Institut supérieur de Beaux-Arts; Saint-Luc,
ensuite, et actuellement à Mons où elle termine une licence en
Sciences Politiques. Elle travaille comme photographe (de plateau principalement).
Elle utilise la photographie comme moyen d’investigation et de questionnement
sur le monde.
Thomas Israël : ELLEs
Avec son installation vidéo « ELLEs », Thomas Israël
plonge le visiteur au cœur même de son histoire personnelle. Il partage
son intimité, confidentiellement, dans un espace de méditation
aquatique. : «Elle qui, la nuit, vient me voir, se lover dans mon ombre,
se blottir dans mon dos, comme elle le faisait parfois le matin quand elle venait
me réveiller trop tôt, volant encore tous les deux quelques minutes
au jour. Elle aussi, dont les cuisses me serrent par derrière sur une
moto à plein pot dans un rire suraigu. Elle dont les mains me lacèrent
dans un combat entre jeu et guerre à qui mordra l’autre avant de
succomber au baiser. Elle dont je ne dirai rien. Elle dont il ne me reste que
peu, que quelques lignes sur un carnet, lambeaux de vie. Mes absentes sont autour,
et parfois, s’insinuent dans un repli de peau, sous un ongle trop long
; il y en a une qui est en moi, et puis un peu cette photo. Parfois elles me
reviennent en rêve, certaines, mais décrire ces rêves je
ne le pourrais pas. Parfois quand je me couche, je suis mort, extrait à
la vie, froid, dur et béant. Parfois quand je me couche, je rêve».
Sébastien Reuzé : La
prière (Mystique Numérique) (création)
L’ensemble, réalisé avec les moyens de la photographie numérique
domestique, traite de la manière dont l’écran et les dérivés
de l’informatique s’imposent aujourd’hui dans le domaine collectif
comme domestique entre la réalité et l’objet observé,
entre le visiteur et la raison de la visite. Avec la photographie est apparue
une forme de voyage dont l’objet n’était plus de visiter,
mais de rapporter la preuve photographique qui attestait de notre présence
ici ou là. Aujourd’hui, le numérique constitue un nouveau
pas, qui est de ne plus regarder directement l’objet visité - ne
serait-ce que par la voie directe du viseur optique d’un appareil photo
«classique» -, mais de regarder cet objet par le prisme de l’écran
LCD, correspondant à la technologie numérique. Toujours plus loin
donc, le but du voyage devient presque la possibilité de diffuser rapidement
ces images qui attestent. Ce but consiste aussi dans le jeu informatique qui
s’en suit, c’est à dire dans la fascination naïve et
absolue à l’égard de la technologie, conception archaïque
de l’idée de modernité. La quantité d’images
réalisées, ou pourrait-on dire «consommées»,
que rapidement un spectateur se lasserait de voir, n’a pour leur auteur
pas de limite du fait de leur «gratuité» (si l’on excepte
le coût de l’ordinateur, de l’appareil photo - qui doit être
changé régulièrement en fonction de l’évolution
de la technologie -, des batteries et des cartes mémoire, de l’électricité,
etc...). Ceci donne lieu à des rapports frénétiques, décomplexés,
absolus à l’image, au désir d’image, qui ne sont souvent
pas éloignés d’un rapport mystique - à l’image
comme à la technologie -, et les gestes et les attitudes auxquelles invite
cette nouvelle forme de prise de vue sont là pour le souligner. D’une
mystique par l’image à une mystique de l’image : si le christianisme
a joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’art,
des images et de la fi guration, aujourd’hui la visite des lieux de culte
se trouve, par le biais du tourisme et de cette sur-consommation d’images,
vidé de son sens mystique. Il a semblé évident à
Sébastien Reuzé de souligner, dans le cadre d’un lieu de
culte comme celui de la basilique Saint Pierre de Rome, que ce sens mystique
s’était pour une part aujourd’hui déplacé,
en mettant en évidence les correspondances signifi catives qui existent
entre les gestes de la prière, d’une part, et ceux constituant
la chorégraphie de «l’art moyen» à l’ère
du numérique, d’autre part. Ce travail se compose de deux parties,
l’une consistant en une série de photographies (des tableaux fixes),
l’autre en une installation vidéo (en deux écrans) comportant
images fixes et images mobiles, sur le même thème, accompagné
d’un important travail de son. La musique électronique, matiériste
de Jérôme Deuson (alias aMute) apporte une autre dimension à
ce regard sur le regard qui ne se veut pas directement dénonciateur,
juste observateur.
Production : Transnumériques
Sébastien Reuzé : Après des études
effectuées à La Cambre, à Bruxelles, Sébastien Reuzé
d’origine française vit et travaille à Bruxelles. Il a eu
des résidences au centre Vu, à Québec (Canada), et au Centre
Photographique d’Île de France, à Pontault Combault (France).
Il a participé également à diverses expositions en Belgique
(Les Halles de Schaerbeek; La Lettre Volée; L’Espace Contretype;
Le Palais des Beaux Arts de Bruxelles : Lauréat du Prix de La Jeune Peinture
Belge 2005), en France (La Criée, Centre d’Art Contemporain de
Rennes; Centre Photographique d’Île de France), en Angleterre, en
Allemagne, au Canada (Seconde Année Photographique de Québec).
Plusieurs éditions, monographiques lui ont été consacrées
: Constellations (Contretype / La Lettre Volée), Le Troisième
Visage de Mathilde Morel (Centre d’Art de Bazouges La Pérouse,
France), Sébastien Reuzé (La Criée, Centre d’Art
Contemporain de Rennes), ou collectives : Le Prix de La Jeune Peinture Belge
2005 (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles), Le Vertige de l’Évidence
(Centre Vu / Ville de Québec).
Etudiants arts numériques
ESAPV - Mons
Emergences numériques #1
Prolongeant les « émergences sonores » lancées, avec
succès à la maison folie de Mons, par Transcultures et ses partenaires
à l’occasion du festival d’art sonore City Sonics cet été,
les « émergences numériques » proposent une première
sélection de projets (installations, performances,…) d’étudiants
des Ecoles d’Art de Mons mais aussi de Liège (Académie),
de Bruxelles (La Cambre) et de la Grande Région (Luxembourg, Saarbruken,…).
Les projets sélectionnés reçoivent un soutien financier,
logistique et un accompagnement critique afin d’être montrés
dans des conditions professionnelles de qualité et de se frotter aux
autres œuvres, artistes et partenaires impliqués dans le festival.
Une initiative appelée à se développer dans les éditions
futures…
Cédric Sabato: TNM (Tournesols numériquement
modifiés) (création)
Installation interactive: des tournesols au sol sont actionnés par des
lampes de poche manipulées par les visiteurs et nous livrent un drôle
de ballet technovégétoludique… quand la technologie fait
un pied de nez aux OGM !
Production : Transnumériques avec le soutien de la Manufactor
Etudiant sortant de l’ESAPV de Mons d’origine française,
Cédric Sabato est également musicien, membre du collectif electro
jazz Clan D'estinnes. Il a rejoint récemment l’association culturelle
montoise Manufactor.
Cédric Dumetz: Pulsation sensible (création)
(entrée rez-de-chaussée) «Cette installation interactive
définit un langage vidéo et sonore en relation directe avec la
fréquence cardiaque du spectateur. Elle propose une série de séquences
où se mêlent personnages oniriques, voix, musiques ou autres sons
qui inviteront à la méditation (si le pouls est élevé)
ou au contraire oppresseront (si le pouls est bas), dans le but d’interagir,
de modifier le rythme cardiaque du spectateur ainsi que son état d’esprit.»
Production : Transnumériques avec le soutien de l’ESAPV
Récent diplômé à l’ESAPV de Mons, Cédric
Dumetz est âgé de 26 ans et est d’origine française.
«Pulsation sensible» est son premier travail présenté
à un public.
Consultation de DVD artistiques
: DVD-Rom METAmorphoZ (2001-2005) réalisé par le collectif
METAmorphoZ fondé par Valérie Cordy (metteur en scène)
et Natalia De Mello (plasticienne)
Laurence Drevard (conception du DVD)
Merci à Catherine André et Derek Sein
Prix multimédia de la Communauté française.