Conférence Le simulacre numérique au cinéma / 2001-2010 : de Artificial Intelligence à e-Baby
Régis Cotentin
Etude sur la présence physique de l’image et des différentes techniques de la présence à l’image.
« Le domaine de l'image par ordinateur est fascinant, il finira par remplacer ce qu'on appelle les images cinématographiques. […] J'espère que nous pourrons voir cela de notre vivant : la fin de la caméra! […] une des mutations les plus importantes dans l'histoire des images. » Bill Viola
l’anthropomorphisme de la représentation à ses limites. Les simulacres numériques proposent des visions qui interrogent profondément, comme le fit J.G. Frazer dans Dieu, l’homme et l’immortalité, le mystère des phénomènes de croyance : « Pourquoi les hommes désirent-ils déposer leur vie hors de leur corps ? »
Cette question interroge le motif de l’incarnation qui est au centre même des enjeux anthropologiques de l’image virtuelle par rapport à l’histoire de l’art. Aussi nous découvrirons qu’au-delà de la révolution technologique, l’ère numérique fait toujours appel à nos habitudes culturelles, qui recouvrent les interrogations de l’imitation esthétique du réel. En cela, après une première étude concentrée sur les fondements historiques des simulacres au cinéma, ma recherche consistera en l’étude des liens que le numérique entretient avec l’histoire de l’art et des techniques utilisées pour donner corps à l’image. Nous analyserons enfin de façon concrète ce qui fait la vraie originalité de l’art numérique pour anticiper l’évolution dont pourraient se prévaloir ses simulacres, en prévision de la fin effective ou non de la caméra.
L’étude propose de nous concentrer sur les simulacres numériques dans le cinéma, l’animation, le motion graphic et le clip de 2001 à 2010. Leur esthétique évoluant du trompe-l’œil vers la dématérialisation de l’image augure de l’avenir d’un cinéma sans camera, réalisé directement de l’œil à l’écran et sans support. Autorisant la synthèse de toutes les représentations, l’écran digital instaure une relation organique à l’image. A se rapprocher ainsi de l’impression tactile, les images synthétiques poussent