Conférence

L’art au vivant

Mercredi 15 novembre – 20h
La Quarantaine 43a rue Lesbroussard 1050 - Bruxelles

Louis BecConférence de Louis Bec autour des enjeux récents du bio art et de la relation im/mobilité / technologies numériques + présentation du projet collectif multimédia Hybridoma (Au-delà du caniche) avec la participation de Louis Bec, présenté par Roger Burton (responsable artistique d’AV XL, attaché culturel de la Commune d’Ixelles).
Selon Louis Bec, zoosystémicien, chercheur, bio artiste, stimulateur indisciplinaire, on peut articuler deux voies de l’art au vivant, l’une positionnée sur les biotechnologies, l’autre sur la vie artificielle et les interfaces numériques. On verra par la suite que les nanosciences, en traversant ces deux grandes directions constituent un nouveau champ de convergence dans lequel, pour des raisons de transgressions, de perte de contrôle ou de mauvais usages, les activités culturelles et artistiques sont appelées à traiter un versant plus éthique qu’esthétique. «Au delà des systèmes de représentation, le vivant a toujours été considéré comme une matière expressive à part entière. L’espèce humaine a entrepris, dès la domestication, l’élaboration d’une biodiversité, qui s’est poursuivie jusqu’à nos jours, à travers les croisements, l’insémination artificielle, les hybridations et les chimérisations, jusqu’aux manipulations génétiques, clonage et transgénèse. Cette biotechnofacture a fait apparaître de nouvelles espèces en les implantant dans des milieux diversifiés. Ces productions doivent être considérées comme des actes de création artistique et culturelle, débordant largement le cadre agriculturel ou industriel, dans lequel elles ont été trop longtemps confinées. D’autre part, les simulations du vivant par la construction d’artefacts, relevant de la vie artificielle ou de la robotique, ont montré l’intrication étroite des activités scientifiques, artistiques et technologiques. En introduisant le vivant dans les dispositifs interactifs, la création artistique liée aux technologies, a inscrit ses pratiques au cœur des activités électrophysiologiques, neuronales, comportementales et cognitives de la recherche scientifique. Elle a surdimensionné ces recherches par l’utilisation de modes de communication et d’information technologique tel que le réseau, en traitant de la téléprésence, du temps réel et de l’espace, par des chorégraphies, des performances et l’exploration du comportement du vivant au sein de la réalité virtuelle. De plus, on voit apparaître, à travers certaines convergences entre les codes numériques, génétiques, neuroniques et microélectroniques, de nouvelles entités pseudo ou presque vivantes, les "technotératogènes", les formes d’une nouvelle monstruosité, imposant aux questions scientifiques, artistiques, esthétiques et épistémologiques, des dimensions éthiques incontournables».

Production : Transnumériques en collaboration avec ENSAV La Cambre.

Louis Bec est zoosystémicien, Président de l’Institut scientifique de recherche paranaturaliste. Ex-Inspecteur à la création artistique, Délégation aux Arts Plastiques, Ministère de la Culture. Il vit et travaille à Sorgues (France), et développe un travail qui interroge perfidement les relations entre les domaines artistiques, scientifiques et technologiques. Ce travail se concrétise par des écrits, des communications, des conférences et par des modélisations systémiques, des images de synthèse, des dessins, des installations, des expérimentations robotiques... Il est notamment l’auteur et l’organisateur de manifestations telles que : LE VIVANT ET L’ARTIFICIEL, Avignon 1984 , ART/COGNITION, Aix en Provence 1992, EMAITRE, projet de télé robotique entre Moscou, Pereslav-Zelesky, Genova et Imperia, 1996-1999, AVIGNONumérique/LES MUTALOGUES, Avignon 1997/2000, Mobile/immobilisé, projet européen sur le handicap, la culture et les technologies avec 7 villes européennes (Aarhus, Avignon, Bologne, Cracovie, Marseille, Prague) 2001/2002 et E-agora, projet de réalité virtuelle européen avec Prague, Lausanne, Graz, Amsterdam, Avignon et Marseille avec le concours de Matra France, 2002/2005.

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