Trituration obsessionnelle de la matière corporelle par le biais d’images super-8 et vidéo manipulées et mélangées.
Le personnage central, qui communique avec sa solitude, est ici emprisonné dans un temps artificiel qui néanmoins paraît naturel. Face à un miroir, il essaie d’attraper son reflet, jusqu’à ne plus être qu’une lumière blanche. L’image du temps est décomposée, parfois arrêtée, attrapée ou accélérée. Cette manipulation est double : le filmage en ralenti de l’appareil super 8 d’une part, la digitalisation du matériel par la technique du scrubbing d’autre part (technique équivalente au scratching sonore). Récompensé par le « Springdance Cinema Award 2000 », Utrecht, Pays-Bas.
Une grande pièce au crépuscule, une lumière forte sculpte le corps du danseur, qui danse avec lui-même. Le corps et le mouvement multipliés à l’infini, une interaction entre le danseur et la caméra, entre le mouvement et la lumière. On assiste ici à la quête de l’ubiquité, sachant qu’être deux peut être un remède à la solitude, mais qu’être trois ou plus peut mener à la dislocation de soi-même…
Transformer le corps grâce à la lumière et au mouvement, envisager le rapport entre le son et l’image comme un tout, comme une entité organique. L’artiste fait subir au corps en mouvement toutes les transformations possibles, le réduit au plus grand silence et à l’immobilité, pour le ramener ensuite à l’action, lui présenter un miroir et voir s’il a quelque chose à dire de plus… Récompensé par le Grand Prix International Vidéo Danse de Paris (2002), catégorie « création vidéo-danse ».
Production : Antonin De Bemels et Bud Blumenthal.